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Papillon de nuit
Petit papillon, accro aux spotlights. Petite luciole, se sentant si seule. Un instant de nuit les a réunis. Et de leur amour, le soleil naquit.
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Il n’avait qu’un côté
C’était un immeuble pas comme les autres. À la lisière du bois, au bord de la rivière, il n’avait «qu’un côté». Cube de béton parfait percé d’innombrables fenêtres, seul son premier étage était habité. Orné d’un balcon qui en faisait le tour, les locataires s’y retrouvaient à la nuit tombée—dînant ensemble comme une seule grande…
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Ma voyageuse temporelle
Elle se tenait là, devant moi, flottant dans sa grande veste jaune au capuchon noir. Elle se tenait là, debout dans ce bus où personne ne se parle—ballottée par les virages serrés, mais refusant de s’asseoir. Elle se tenait là, cheveux bouclés et tenue démodée—ma voyageuse temporelle.
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Partenaires de vie
Le cerveau et le cœur forment un couple étrange—l’un ne va pas sans l’autre, mais souvent ils s’opposent. Il faut économiser, mais être généreux—aimer avec passion, mais aussi modération. Une vie sans émotion n’a pas de sens, mais perdre la raison c’est se priver du bon.
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Mémorables moments
C’était une échoppe pas comme les autres. Petite bâtisse d’une ville on ne peut plus touristique, ses articles—d’une valeur inestimable, mais à prix abordable—étaient réputés impossibles à voler. À l’entrée du magasin, une modeste enseigne indiquait simplement : “Boutique de souvenirs”.
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Tête en l’air
Tous ces moutons qui se baladent, si rapides et pourtant immobiles. Tous ces nuages qui me survolent, je ne vois qu’eux, mais eux m’ignorent. Ils vont là-bas, je reste ici—nous partageons la même Terre et je sais que le jour où tombera la nuit, je rejoindrai leur valse dans les étoiles.
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La robe de Marie
Au bord du fleuve vivait un couturier. Il testait toutes ses créations, vêtements pour filles, comme pour garçons. Un jour qu’il avait de l’avance—ses commandes finies avant que ne sonne midi—il se mit à coudre, presque machinalement. De son travail naquit une robe si belle qu’il la garda pour lui.
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Je marche seule
J’arpente une route où l’on ne croise personne. Je cherche mes rêves dans le désert, chasse les mirages de cette fade immensité. J’ai perdu le compte des jours et le vent balaie mes traces—je tourne peut-être en rond, mais si quelqu’un me suit, je finirai bien par les rattraper.
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Nid douillet
Ce pont, c’était le leur—bec et ongles ils le défendaient. Chasseurs aguerris à l’élégant col vert, leur voler dans les plumes n’était pas mince affaire. Ils tinrent bon tout le jour, vainquirent vents et marées, mais le soir débarquèrent les Hommes et de chez eux ils furent chassés.
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Café renversé
Elle pique-niquait toujours au parc lorsqu’il faisait beau—assise dans l’herbe, sans couverture. Pour chaque bouchée, à chaque gorgée, elle en laissait autant par terre. Les passants pensaient qu’elle nourrissait les bêtes ou honorait ses ancêtres, mais elle était juste terriblement maladroite.